Certains, à l’image de l’ancien patron de Citigroup Sandy Weill, ont révisé leur jugement après avoir été longtemps hostiles à cette idée, opérant ainsi une « conversion héroïque », selon la formule du Financial Times. Ils rejoignent ainsi le chœur des observateurs qui sont de plus en plus nombreux à réclamer une réforme structurelle plus radicale que celles envisagées par les Etats-Unis (règle Volcker) et le Royaume-Uni (rapport Vickers). Pour prendre connaissance des propositions de Finance Watch sur la réforme de la structure du secteur bancaire, vous pouvez consulter notre réponse à la consultation du groupe Liikanen.
Sandy Weill, ancien directeur général de Citigroup et principal artisan de l’abrogation de la loi américaine de séparation des activités bancaires (Glass-Steagall Act) :
« Nous devrions probablement séparer la banque d’investissement des autres activités bancaires, et faire en sorte que les banques collectent des dépôts, fassent des prêts aux entreprises et du crédit immobilier, qu’elles fassent des activités qui ne risquent pas de coûter de l’argent aux contribuables, et qu’elles ne soient pas trop grosses pour faire faillite. »
Mike Mayo, célèbre analyste du secteur bancaire chez CLSA (groupe Crédit Agricole) à New-York :
« Pour l’essentiel, ces banques universelles, grosses et peu maniables, sont moins bien valorisées que leurs homologues régionales dont l’activité est plus spécialisée. Mike Mayo, analyste bancaire chez CLSA, estime ainsi que les actifs de Morgan Stanley pourraient être valorisés jusqu’à 32 dollars par action – contre 13 dollars aujourd’hui – si la société était divisée en plusieurs parties. » 26 juillet 2012, The Huffington Post
Andrea Leadsom, parlementaire britannique membre du Parti Conservateur et ancienne banquier senior chez Barclays :
« Il est temps de remettre à l’ordre du jour la question de la séparation de la banque de détail et de la banque d’investissement. Il est normal que l’Etat soit l’assureur en dernier ressort des dépôts des particuliers, mais cette garantie ne doit pas bénéficier aux activités à haut risque. »
Nikolaus von Bomhard, directeur général de Munich Re :
« Je suis partisan de la séparation des activités bancaires. »
Luigi Zingales, professeur à la Booth School of Business de l’université de Chicago :
« Au cours des deux dernières années, j’ai révisé mon jugement et je suis désormais convaincu qu’il faut imposer la séparation. »
Sir Martin Taylor, ancien patron de Barclays :
« J’avais déjà assisté à ce genre de choses dans d’autres sociétés, et j’ai décidé qu’il n’était pas raisonnable de conserver des activités de trading au sein d’un groupe de banque commerciale. Depuis lors, de très nombreux faits sont venus étayer cette analyse. Il s’est avéré impossible d’aligner les intérêts privés sur l’intérêt général, si bien que la crise a frappé de plein fouet les contribuables, et pas seulement les actionnaires – c’est précisément le problème auquel s’attaque le rapport Vickers. »
« En octobre 1998, j’ai soumis au conseil d’administration de Barclays plusieurs pistes de travail visant à séparer ces deux activités. Apparemment les administrateurs ne voulaient même pas en entendre parler. Dans ce contexte, j’ai annoncé au président, Andrew Buxton, que je ne pourrais pas rester à la direction générale. » 8 juillet 2012, Financial Times
Liam Halligan, économiste en chef de Prosperity Capital Management et éditorialiste économique au Daily Telegraph :
« Il faut séparer les activités bancaires comme l’avait fait le Glass-Steagall Act et il faudra bien que quelqu’un s’en occupe. Il n’y a tout simplement pas d’autre solution. »
Peter Hambro, président du groupe minier Petropavlosk and descendant de la famille fondatrice de la banque Hambros :
« Ces activités n’auraient jamais dû être rassemblées et aujourd’hui il faut les séparer, complètement. »
Lord (Paul) Myners, ancien parlementaire travailliste britannique et Ministre de la City, ancien directeur général de Gartmore Group :
« Il nous faut opter pour le modèle Glass-Steagall, c’est-à-dire pour une séparation complète. »
Financial Times (éditorial)
« Il est désormais temps d’aller plus loin. Quels que soient les avantages de la diversification, les tensions culturelles entre la banque d’investissement et la banque de détail ne pourront être résolues qu’à travers une séparation complète de ces deux activités, dans la droite ligne du Glass-Steagall Act. »
Terry Smith, directeur général de Tullet Prebon :
« Il faut que le Royaume-Uni et les Etats-Unis adoptent un Glass-Steagall Act afin de séparer les banques de détail et d’investissement. Les seuls à faire du lobbying contre une telle réforme sont les banquiers. En vertu de quoi faudrait-il les écouter ? »
Philip Purcell, ancien PDG de Morgan Stanley :
“Le fait de diviser ces grands groupes en une série d’activités séparées permettrait de doubler, voire de tripler leur capitalisation boursière. »
Walter B. Jones Jr, représentant républicain de la Caroline du Nord :
Les deux décisions les plus désastreuses que j’ai approuvées au cours de mes 18 années au Congrès sont l’approbation de la guerre en Irak, qui n’était vraiment pas nécessaire, et l’abrogation du Glass-Steagall Act… n’est-il pas temps de rouvrir le débat sur un retour au Glass-Steagall ? »
Christophe Nijdam, ancien DG d’une banque française aux Etats-Unis, analyste senior spécialisé sur le secteur bancaire au cabinet Alphavalue (« Meilleur cabinet d’analyse indépendant » en France selon le classement Thomson Reuters – Extel de juin 2012) :
« L’option Glass Steagall s’avère ainsi être la meilleure pour toutes les parties prenantes, à l’exception des dirigeants de banque et des traders” (…) “Il s’agit d’une opportunité historique permettant de réconcilier l’intérêt privé des actionnaires avec l’intérêt général. »
David Komansky, ancien DG de Merrill Lynch :
« Malheureusement, j’ai été l’un de ceux qui ont mené la charge pour obtenir l’abrogation du Glass-Steagall Act […] Je le regrette, nous n’aurions pas dû faire cela.
Jérôme Cazes, ancien DG de l’assureur-crédit Coface et membre du comité de direction générale de Natixis, consultant en gestion des grands risques et enseignant à HEC :
« Dans tous les autres secteurs d’activité, on dit qu’il vaut mieux être sur un seul métier. Or cette règle serait fausse – mais alors pour quelle raison ? – dans la finance. J’attends toujours des arguments convaincants en faveur des synergies entre la banque de marché et la banque de détail ! En réalité, ces deux univers n’ont rien à voir entre eux, que ce soit en termes de gestion du temps, de motivations, de rémunérations. Entre le banquier de marché et le banquier de détail, c’est bien plus que de l’incompréhension, du mépris. »
John Reed, ancien président de Citigroup
« L’intégration [des banques de détail et d’investissement] ne présente aucun avantage pour la société. »
Stanislas Yassukovich, ancien président de Merrill Lynch Europe
« Le modèle de banque universelle est indéfendable. »
Lord (Nigel) Lawson, ancien parlementaire conservateur britannique et ministre des Finances pendant le “big-bang” (période de dérégulation accélérée au Royaume-Uni dans les années 1980) :
« Il est absolument scandaleux que les banques d’investissement puissent prendre des risques en profitant de la garantie de l’Etat. Pour ma part, j’aurais souhaité que l’on sépare complètement la banque de détail et d’investissement. »
Sir Brian Pitman, ancien président de LloydsTSB :
« Les arguments en faveur [d’un Glass-Steagall Act] sont irréfutables »
Mervyn King, gouverneur de la Banque d’Angleterre :
“Certains affirment que de telles propositions [en faveur de la séparation] sont irréalistes. J’ai beaucoup de mal à les suivre. »
Uwe Frölich, président de l’association des banques mutualistes allemandes
« Les contribuables n’ont pas à assumer les risques générés par des transactions spéculatives sur les marchés financiers », a souligné Uwe Frölich, qui juge légitime de « réfléchir à une séparation des activités de banque d’investissement et de détail. »
Jean Peyrelevade, ancien PDG du Crédit Lyonnais, président de Banco Leonardo en France :
« Cette idée de ‘ring-fencing’ est excellente s’il s’agit d’une étape intermédiaire. A terme, je plaide pour une séparation complète des activités de détail des activités d’investissement […] Si on s’interdit d’aller plus loin [que le cantonnement], on s’expose à la réapparition, sous une forme inattendue, des problèmes de contagion des risques entre banque d’investissement et banque de detail. »
Si vous repérez d’autres déclarations en faveur de la séparation, n’hésitez pas à nous les faire suivre via notre formulaire de contact afin que nous puissions les ajouter à cette liste.