La première question qu’il faut se poser est celle du regain d’intérêt pour les systèmes monétaires. Pourquoi des gens pensent-ils que ces systèmes pourraient nous conduire vers un meilleur monde financier ? Comme indiqué dans le précédent article, un nombre croissant d’observateurs estime que notre système monétaire fonctionne mal. En particulier, la création monétaire par le crédit a été un moteur essentiel de l’explosion du niveau de dette à la fois public et privé.
Entre idéologie et pragmatisme
De surcroît, la crise a nourri une certaine méfiance envers les Etats et les institutions financières. Les politiques non conventionnelles des banques centrales ont par exemple suscité une peur de la ‘dépréciation’ (debasement), un effondrement de la valeur de la monnaie papier, surtout aux Etats-Unis.
Cette défiance est inséparable d’une composante idéologique. Recourir aux monnaies alternatives est une façon de se rebeller contre le système. Les anti-fédéralistes américains utilisent les Bitcoins pour dénoncer la politique de la Fed ; les monnaies locales expriment une protestation contre la politique d’austérité européenne. Il y a quelque chose de subversif dans le fait de se détourner des monnaies officielles. C’est un peu l’équivalent monétaire d’une vie sans téléphone portable.
Ces préoccupations ont motivé les fondateurs et les premiers utilisateurs de ces monnaies. Mais le succès auprès d’un public plus large ne peut s’expliquer que par des motifs plus pragmatiques.
Certaines monnaies alternatives peuvent être utilisées pour échapper à l’impôt, parce que les administrations fiscales n’ont pas encore mis au point de moyens de contrôle des transactions basées sur ces monnaies. Les criminels s’y sont donc logiquement intéressés. Dans les médias, les Bitcoins sont devenus célèbres en octobre 2013, lorsque le FBI a annoncé la saisie de Silk Road, un site de vente de drogues qui reposait sur les moyens de paiement virtuels. Silk Road 2.0, son successeur, a moins retenu l’attention des médias, malgré des résultats impressionnants. Selon le FBI, “en septembre 2014, Silk Road 2.0 générait des ventes d’au moins 8 millions de $ par mois et comptait environ 150 000 utilisateurs actifs“. Comme son prédécesseur, il “opérait exclusivement sur le réseau ‘Tor’ [l’Internet caché] et toutes les transactions devaient être payées en Bitcoins afin de préserver l’anonymat des utilisateurs et d’échapper aux autorités“.
Le pays qui compte le plus d’utilisateurs des Bitcoins n’est pourtant pas les Etats-Unis, mais la Chine. La possibilité de contourner les mesures encadrant les mouvements de capitaux pourrait expliquer ce succès.
Enfin, pour les monnaies virtuelles, il y a une dimension spéculative : les premiers utilisateurs du système Bitcoin ont été nombreux à gagner des millions d’euros lorsque le cours des Bitcoins a commencé à exploser en 2013.
Empêcher de tels abus constitue un enjeu majeur pour les promoteurs des monnaies alternatives. Mais une innovation ne devrait pas être freinée en raison des usages criminels potentiels. En réalité, des secteurs illégaux ou marginaux comme le pornoou les drogues sont souvent très innovants, car ils ont structurellement besoin d’être plus rapides que les secteurs légaux ou les autorités. L’adoption d’une technologie de paiement par des criminels signale plus probablement un premier pas vers la maturité technologique que le dernier pas avant la chute.
Les monnaies virtuelles sont-elles vraiment une innovation ?
Si l’on regarde au-delà du phénomène Bitcoin, il est difficile de définir une monnaie virtuelle. Depuis 1971 et l’effondrement du système de Bretton-Woods, la monnaie n’est plus convertible en or, ou en tout autre actif physique. Ainsi, en Angleterre, l’engagement traditionnel, signé par le Gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) sur les billets de 10£, “Je m’engage à remettre au porteur la somme de 10£” est purement circulaire. Les billets ne peuvent être échangés que pour d’autres billets de la même valeur (Jackson & Dyson, 2012). Dans les économies modernes, toute la monnaie est virtuelle, au sens où elle n’est garantie que très partiellement et indirectement par des actifs aussi vagues que ‘la capacité du gouvernement à collecter l’impôt’.
Pour être honnête, cette caractéristique ne date pas de la modernité. Contrairement à un préjugé répandu, les pièces n’ont pas été remplacées par la monnaie électronique lorsque l’humanité a inventé l’ordinateur. “La monnaie virtuelle n’a rien d’une nouveauté. Il s’agit en fait de la forme initiale de la monnaie : systèmes de crédit, “ardoises”, notes de frais même, tout cela existait longtemps avant l’argent liquide. […] L’histoire a eu tendance à osciller entre des périodes dominées par le lingot – où l’on postule que l’or et l’argent sont la monnaie – et d’autres où l’on définit la monnaie comme une abstraction, une unité de compte virtuelle” (Graeber, 2014). L’époque contemporaine correspond clairement au second cas : la monnaie électronique représente 97% de la masse monétaire. Pour le dire plus brutalement, “le système financier n’est déjà qu’un ensemble de registres numériques” (Ali et al., 2014a).
Cette confusion tient en partie au mot ‘virtuel’. Il désigne trois choses différentes : la monnaie qui n’est pas pleinement garantie par des actifs physiques, la monnaie électronique que nous utilisons tous les jours avec les cartes de crédit, et les monnaies de l’Internet comme le Bitcoin. Dans cet article, le terme de monnaie virtuelle renvoie uniquement aux monnaies basées sur internet. La question devient alors : en quoi les monnaies virtuelles se distinguent-elles, par exemple, de la monnaie électronique ?
Une technologie de paiement révolutionnaire
Le fondateur de Bitcoin, Satoshi Nakamoto, essayait de résoudre ce qu’il considérait comme un problème majeur de l’économie numérique : “le commerce sur Internet en est arrivé à reposer presque exclusivement sur des institutions financières jouant le rôle de tiers de confiance pour procéder aux paiements électroniques” (Nakamoto, 2008). Le but de Bitcoin est d’éliminer ces tiers et de proposer un système de cash purement de pair à pair. Nakamoto ne parle pas d’économie ou de théorie monétaire. Il s’appuie sur une intuition mathématique géniale pour appliquer la nature horizontale de l’Internet à un système de paiement. Le projet est idéologique, pas économique : se passer des institutions centralisées et des Etats, grâce à la technologie. Un bien public comme la régulation doit alors être intégré et réparti au sein d’un réseau.
Le problème fondamental d’un système de paiement est le problème de la double-dépense. Comment être certain que chaque personne est en possession de la monnaie qu’elle dépense, et qu’il est impossible de dépenser deux fois la même chose ? Dans le système bancaire traditionnel, les paiement reposent sur des entités fiables et régulées : les banques. Les utilisateurs font confiance à leur banque pour payer et recevoir des paiements. Il n’est donc pas nécessaire de faire confiance à la contrepartie à la transaction. Mais que se passe-t-il lorsque vous ne faites plus confiance à votre banque, ou que vous ne voulez pas qu’elle ait accès à l’ensemble de vos données ? Vous avez alors besoin d’une technologie qui disperse l’information sur l’intégralité du réseau, de telle sorte que chacun puisse tout contrôler. Puis vous avez besoin que ce système de contrôle soit automatisé, et sécurisé.
C’est ce qu’apporte ou du moins ce que prétend apporter le Bitcoin. Pour la BoE, “L’innovation-clé des monnaies virtuelles est le ‘registre distribué’ qui permet à un système de paiement de fonctionner de façon complètement décentralisée, sans intermédiaires tels que les banques. […] Il sera peut-être possible dans le futur – au moins en théorie – que l’infrastructure actuelle du système financier soit remplacée graduellement par une multitude de systèmes distribués” (Ali et al., 2014a). Ce qu’il faut retenir, c’est que certains des aspects les plus connus du Bitcoin sont d’importance mineure : l’offre de monnaie limitée, la façon de créer les nouveaux Bitcoins grâce au ‘mineurs’ qui vérifient les transactions, la dimension spéculative… Ce ne sont que des paramètres, qui auraient pu être réglées différemment. En fait, il existe une immense variété de monnaies inspirées par Bitcoins, en concurrence sur internet. La vraie innovation est le progrès conceptuel du système de paiement. Et cette innovation ne disparaîtra pas.
La réaction des autorités
La réaction des autorités au développement des Bitcoins varie. Au Royaume-Uni, la BoE a pris l’angle de la protection des consommateurs. La crainte de déstabilisation de la finance pourrait apparaître dans le futur, mais pour le moment, “environ 20 000 personnes au Royaume-Uni détiennent une quantité non négligeable de Bitcoins [et] il n’y a pas plus de 300 transactions par jour” (Ali et al., 2014b). Pas de quoi inquiéter les autorités. Mais la BoE pousse l’analyse plus loin, et s’interroge : le Bitcoin peut-il grandir et devenir le moyen de paiement principal ? De façon intéressante, les détails techniques du système, et en particulier les coûts croissants du mining* “représentent des obstacles significatifs à un usage massif” (Ali et al., 2014b). Toutefois, la BoE reconnaît que des modifications structurelles mineures pourraient permettre aux systèmes de monnaie numérique de surmonter ces difficultés. Malgré la vision de Nakamoto, le Bitcoin pourrait échouer à atteindre l’échelle supérieure, mais il restera le pionnier qui a ouvert la voie aux successeurs.
Dans le reste de l’Europe, les autorités financières ont tendance à être plus sévères avec les “dangers” du Bitcoin (Banque de France, 2013). L’Autorité Bancaire Européenne (EBA) reconnaît que le Bitcoin est très difficile à encadrer à court terme. Par conséquent, elle recommande aux autorités nationales d’inciter les institutions financières à ne pas détenir de monnaies virtuelles, pour “former un bouclier entre les services financiers régulés et les mécanismes [de monnaie numérique]” (EBA, 2014).
En Chine, les institutions financières n’ont pas le droit de mener des transactions en Bitcoin. Toutefois, à ce jour, seule une poignée de pays a interdit aux particuliers de détenir des Bitcoins (voir – avec prudence – ce tableau synthétisant les réactions des autorités sur Wikipedia). Le réseau Bitcoin des fondations, entreprises, plateformes d’échange, lobbyistes et bénévoles est déjà très développé, et préparé à combattre toute mesure qui mettrait en danger leur passion, ou leur business.
Les monnaies locales, une réponse à la mondialisation
Contrairement aux monnaies numériques, qui dissolvent le problème de la confiance dans le réseau, les monnaies locales reposent sur les relations entre des individus, ou des sentiments d’appartenance partagés.
Les monnaies locales ressemblent à des bons d’achat, émis par une association et qui ne sont pas universellement acceptés. Ils ne peuvent être dépensés que dans l’économie locale. La fuite de la richesse locale vers des acteurs plus gros et extérieurs est ainsi évitée. L’objectif est en général de combattre la pauvreté et de restaurer le tissu social.
Le grand penseur contemporain des monnaies locales est Bernard Lietaer, un économiste belge. Il estime que le système monétaire international n’est pas capable d’assurer le bien-être à l’échelle locale. Il recommande donc, à titre complémentaire, de mettre en place de petits systèmes d’échange, qui garantissent un niveau minimum de solidarité économique (Kennedy, Lietaer & Rogers, 2012).
C’est exactement ce qui s’est passé dans la petite ville de Volos, en Grèce, avec le mécanisme TEM. Comme expliqué par le New York Times, TEM est un système hybride, “à la fois monnaie alternative, système de troc, et marché de plein air“. L’introduction de monnaies locales a été un moyen de faire participer les citoyens à un système d’échange de biens. Les monnaies locales ne sont pas un pur instrument économique, elles visent aussi à régénérer le tissu local.
Perdre de la valeur, créer de la richesse
Autour de 1890, l’économiste allemand Silvio Gesell développe le concept de ‘fonte’, pour désigner des dévaluations périodiques et systématiques. La fonte crée un coût artificiel à détenir de la monnaie. Ce principe est souvent intégré aux monnaies locales, de telle sorte que l’argent perd automatiquement sa valeur avec le temps. En conséquence, les gens sont incités à dépenser aussi rapidement que possible, ce qui dynamise l’économie. Cela correspond à une vision keynésienne : au lieu de thésauriser, les gens devraient dépenser l’argent et le garder en circulation.
Wörgl est une petite ville d’Autriche. Dans les années 1930, elle devînt célèbre grâce au “miracle de Wörgl”. Pour relancer l’économie, le maire avait introduit une nouvelle monnaie locale, qui perdait chaque mois 1% de sa valeur. L’expérience a très bien marché, mais au bout de 14 mois seulement, la banque centrale autrichienne déclara que c’était illégal, et il fallut y mettre un terme (Bundesbank, 2013).
Le mécanisme de fonte est souvent, mais pas toujours introduit. En fait, la plupart des monnaies locales ont un fonctionnement simple : on les obtient en convertissant de l’argent officiel à un taux fixe, mais il est impossible de convertir dans l’autre sens, ou alors avec des frais. En dehors de ce principe de base, et comme pour les monnaies numériques, il est possible d’ajouter une variété quasiment infinie de caractéristiques liées à des objectifs précis. Par exemple, au Pays basque, les magasins qui veulent participer à l’expérience Eusko doivent remplir des critères sociaux et environnementaux.
Les monnaies locales sont-elles de la monnaie ?
Comme avec les monnaies virtuelles, la BoE est certainement l’autorité qui a adopté l’approche la plus constructive envers les monnaies locales. Tout d’abord, cette institution est structurellement plus ouverte sur la question, parce qu’en Ecosse et en Irlande du Nord, elle n’a pas le monopole d’émission de billets. Sept institutions privées ont le droit d’émettre des billets. Il a fallu attendre 2009 pour que la législation prévoie le remboursement à valeur faciale des porteurs de ces billets en cas de faillite.
La BoE a aussi une conception plus souple de la monnaie. Sur le plan théorique, elle rejette la définition purement légaliste de la monnaie comme moyen de paiement universel garanti par la banque centrale “en pratique, la notion de cours légal n’a quasiment aucun effet. L’acceptation ou non d’un instrument comme moyen de paiement ne dépend que de l’accord des parties à la transaction“. Pragmatique, la BoE reconnaît l’existence de “plusieurs autres moyens physiques d’échange. Par exemple les bons d’achat dans le commerce” (Naqvi & Southgate, 2013). En ce sens, les monnaies locales ne sont plus qu’une différence de degré.
Au Royaume-Uni, la monnaie locale la plus importante est sans doute le Bristol Pound, avec l’équivalent de 250 000£ en circulation (Naqvi & Southgate, 2013). Ses défenseurs en font une arme culturelle et économique pour combattre la standardisation des modes de vie, conséquence de la mondialisation. Sur leur site, ils expliquent qu’ils ne “veulent pas que Bristol devienne une ville clone de plus. Le Pound de Bristol soutient les commerces indépendants en nous aidant à nous engager à consommer localement. Il aide à forger de nouvelles relations économiques, parce que choisir le Pound de Bristol signifie que les entreprises aussi doivent consommer localement“.
La solidarité, à quel coût ?
Ecolos, locales, durables : les monnaies locales sont à la mode. En-dehors de l’Allemagne, elles se développent dans toute l’Europe : en Grèce, en France, et au Royaume-Uni, où elles prennent souvent la forme de SEL – Système d’Échange Local. Ce mois-ci, Community Currencies in Action (CCIA), un projet soutenu par l’UE, a lancé un portail d’informations sur les monnaies locales, qui illustre l’amplitude des objectifs qu’elles peuvent viser : financement des PME, protection sociale, ou réduction des déchets – et la diversité des mécanismes d’émission, des paramètres monétaires, et des autres aspects. Mais dans quelle mesure une économie peut-elle bénéficier de l’existence d’une monnaie locale ?
En 2006, un économiste de la banque fédérale allemande écrivait que : “les hypothèses théoriques de la fonte sont tronquées” (Rösl, 2006). Il existait alors déjà 16 monnaies locales ou régionales en Allemagne, mais le montant total en circulation était assez bas, autour de 200 000€. La crise a-t-elle fait changer d’avis la Bundesbank ? Absolument pas : “Les monnaies locales ne soutiennent pas l’économie locale, elles ne font que générer des coûts” (Bundesbank, 2013). Le reproche de faciliter la fraude fiscale est aussi réitéré.
Par conception, les monnaies locales obligent les consommateurs à acheter des biens dans un espace donné, ce qui limite la concurrence. “En ségrégant les différentes régions par les monnaies locales, les utilisateurs et les entreprises refusent délibérément la division du travail au-delà des frontières régionales. Les biens et services du quotidien ne sont plus fournis par le producteur le mieux placé pour les produire, mais par votre voisin” (Bundesbank, 2013).
D’un autre côté, comme le dit la BoE, c’est précisément la raison d’être du système : aider votre voisin au lieu de toujours choisir le bien le moins cher. “La participation des entreprises locales et des consommateurs pourrait aussi réduire l’empreinte environnementale et signaler un engagement à soutenir ses voisins” (Naqvi & Southgate, 2013). Dans cette perspective, les monnaies locales pourraient être un moyen de promouvoir la solidarité au niveau local. Mais leur efficacité limitée les empêche de se poser en alternative aux monnaies officielles. Comme le déclare le maire de Volos au Guardian : “Ça ne remplacera jamais l’euro mais ça apporte une aide réelle aux membres les plus vulnérables de notre société“.
Les monnaies locales et virtuelles sont deux produits de la mondialisation. Elles se développent au-delà du contrôle des Etats, soit à l’échelle locale, soit grâce au pouvoir distributif de l’internet. Elles portent une conception radicalement différente du monde, où la confiance n’est plus le produit d’un système institutionnel pyramidal. La confiance est suscitée par des relations horizontales. Pour le moment, il est peu probable que la finance soit radicalement transformée par ces innovations. Mais celles-ci vont clairement dans le sens de l’histoire.
Fabien Hassan
Références
* Le minage est la vérification des transactions en Bitcoins par des techniques de cryptographie asymétrique (clé publique / clé privée). Ces opérations nécessitent une certaine puissance informatique. Comme récompense pour leurs services, les mineurs reçoivent les bitcoins nouvellement créés ainsi que les frais des transactions qu’ils confirment. Les mineurs sont en concurrence et leurs revenus sont proportionnels au nombre de calculs effectués. (pour en savoir plus : http://www.bitcoin.fr/pages/minage).
Monnaies virtuelles
- Ali, R., Barrdear, J., Clews, R., & Southgate, J. (2014a). Innovations in payment technologies and the emergence of digital currencies. Bank of England Quarterly Bulletin, Q3. [en anglais uniquement]
- Ali, R., Barrdear, J., Clews, R., & Southgate, J. (2014b). The economics of digital currencies. Bank of England Quarterly Bulletin, Q3. [en anglais uniquement]
- Banque de France (2013). Focus n°10 – Les dangers liés au développement des monnaies virtuelles : l’exemple du bitcoin, Paris. [en anglais uniquement]
- Brito, J., & Castillo, A. (2013). Bitcoin. A Primer for Policymakers, Mercatus Center, George Mason University. [en anglais uniquement]
- European Central Bank, ECB (2012). Virtual currency schemes, Frankfurt. [en anglais uniquement]
- European Banking Authority, EBA (2014). Opinion on ‘virtual currencies’, EBA/Op/2014/08. [en anglais uniquement]
- Graeber, D. (2013). Dette : 5000 ans d’histoire. Éditions Les Liens qui libèrent.
- Jackson, A., & Dyson, B. (2012). Modernising Money: Why Our Monetary System Is Broken and How It Can Be Fixed. Positive Money. [en anglais uniquement]
- Nakamoto, S. (2008). Bitcoin: A peer-to-peer electronic cash system. Consulted, 1(2012), 28. [en anglais uniquement]
Monnaies locales
- Des monnaies locales complémentaires, FutureMag, Arte, Emission du 11 octobre 2014. [FR]
- Deutsche Bundesbank (2013). “The cost behind the moniker: local currencies in Germany”. [en anglais uniquement]
- Kennedy, M., Lietaer, B. A., & Rogers, J. (2012). People Money: The Promise of Regional Currencies. Triarchy Press Limited. [en anglais uniquement]
- Naqvi, M., & Southgate, J. (2013). Banknotes, local currencies and central bank objectives. Bank of England Quarterly Bulletin, 53(4), 317-325. [en anglais uniquement]
- Rösl, G. (2006). “Regional currencies in Germany-local competition for the Euro?”, Deutsche Bundesbank, Frankfurt-am-Main. [en anglais uniquement]